Suzanne de Coninck Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

« Aujourd’hui, en cette époque confuse et combien alarmante qui domine le monde artistique, les derniers travaux de Yarmila Vešović sont des mélodies discrètes, lumineuses qui s’infiltrent, s’insinuent dans les stratifications d’une matière informelle, luminosité qui glisse sous les roches, trace des sentiers au creux des couches profondes pour réapparaître à nouveau à la surface. Cet accord parfait entre les éléments, l’eau, la roche, l’humus est un chant poétique en éternel mouvement, l’appréhension d’une nature en gestation, en marche vers de nouvelles mutations. Union merveilleuse de la matière primordiale et de l’esprit, Yarmila Vešović broie la pierre, la roche, la terre, en extrait l’essentiel qu’elle recouvre ensuite d’une masse molle. Les papiers, les fonds de fibres s’amalgament, s’interpénètrent jusqu’à épuisement. ”Au lieu de mesurer les forces pour les maitriser, l’artiste entreprend de nous les rendre sensibles. Abandonnant les équitations dont nous nous enorgueillissons, il cherche à s’accorder aux rythmes. Mise à l’écart, la trop célèbre formule EMc² retrouve, à travers le regard énigmatique d’Einstein, la voie de la peinture qui est lumière et matière…” Ce texte de Réne Berger semble être une prémonition de l’œuvre de Yarmila Vešović, c’est pourquoi j’ai choisi de le citer. Il correspond à ma pensée et je crois que les recherches de Yarmila Vešović sont ce qu’il y a de plus émouvant dans l’art actuel. C’est une vision nouvelle de la Nature. »

Suzanne de Coninck Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

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